Ami lecteur,
De cette quête épique accomplie en l’an de grâce 2009 par la fanfare réunie en assemblée presque plénière dans ces contrées lointaines et ensoleillées, il ne reste que peu de traces (sauf peut-être sur les tapisseries de l’auberge de Coimbra, chambre du bas). En effet, le soleil, la fatigue et les boissons locales ont jeté un voile brumeux sur la mémoire collective Bandhoulle. Heureusement, nous avons pu sauver de l’oubli le parchemin de la servante Mathilde, que nous vous livrons ici.
Cher journal,
Tu te rappelles ? Ca fait déjà un an que Kévin m’a sourit pour la toute première fois, et que j’ai réalisé que c’était l’homme de ma vie. Depuis ce jour, les choses ont bien changé.
J’ai envoyé à Kévin un CD compile avec toutes les chansons qui me faisaient penser à lui, bercée par l’espoir insensé qu’il comprenne mes sentiments. Il m’a fait passer un petit mot en histoire-géo, qui disait en substance :
« RDV dans les chiottes près de la salle de SVT, coquine. Tendrement,
Kévin. »
Depuis ce merveilleux moment, les chiottes près de la salle de SVT sont devenues le temple de notre amour naissant. Kévin ne m’adresse pas trop, trop la parole, mais je sais que tout ça n’est qu’une façade, il est si fragile à l’intérieur. Il m’a même présentée à ses parents. Son papa, Manouel, a cru en moi tout de suite et m’a poussée à prendre en main mon avenir.
Là, je suis en route vers le Portugal pour découvrir mon nouveau métier :
Pute.
Je ne sais pas EXACTEMENT en quoi ça consiste mais apparemment, l’ambiance de travail sera bon enfant et chaleureuse, ça me suffit. Je me suis déjà fait plein de copines putes dans le train, où voyage aussi un bande de putes musiciennes (connards de hippies) :
- Eskro , l’homme qui pense que brioche sucrée + jambon = bonne idée. PUTE.
- Broco , l’homme qui essaie de faire louper leur train à d’innocentes futures-putes en les envoyant chercher des banderoles fluo dans les recoins les plus boueux et paumés du Nord-Pas-de-Calais (la rez) alors que la dite banderole est au chaud chez Crevette : pute légume + pute fruit de mer = double pute (+potage marin).
- Pauline , la fille qui partage sa compote avec les gens. Gentille pute.
- Milou , l’homme qui filme des tubas en gros plan et qui trouve que ça a un intérêt. CLAP-pute (c’est les pires).
- Fricadel , l’homme qui fait croire à tout le wagon qu’il lit un bouquin en latin alors que j’ai vérifié, c’est juste le titre. Escroc-pute (ils sont partout).
Et plein d’autres. Jusqu’ici, mazette, c’est vraiment formidable.
A bientôt, mon journal,
Mathilde, 14ans1/2, pute.
Intervention de la petite GB : (recopié tel quel, même l’orthographe (haha), sauf le petit cœur dans la marge avec marqué Mebhy ( ??) mais alors très, très mal et nonobstant le fait qu’à la base, c’était écrit en violet et que l’intégralité de cette page et de la suivante ont pile poil la tête de pages noyées à la vodka par VR. Coïncidence ? Je ne crois pas.)
Bonjour carnets qui étaient plein ! ( NDLR : ????) Ce soir on est dans le train dans au moins 5 chambres de 6 où on est 8 et on parle à 1 mec qui on fait le tour de l’Europe et aime beaucoup le portugais et ils sont très sympathique et il aime beaucoup les portugais et les cigarettes pas encore cramés. Et ya Mathilde qui demande à Manix si il veut aller aux toilettes même si j’essaie de le faire vomir par la fenêtre parce que sinon ça ferait une mauvaise odeur. Et sinon Paris et Lille nous manque pas parce que là-bas yavait des gouttes de pluie qui mouillaient.
Camille (GB) qui écrira demain quand elle verra les lignes !
Bisous au journal ! GB (2009)
Je garantis l’authenticité de cette page et maintiendrai ma position au péril de ma vie demain quand GB essaiera de me casser la gueule en prétendant que j’ai déformé ses propos et qu’à la base, elle avait pas l’air aussi bourrée. Ce qui serait une tragique erreur, j’ai des preuves écrites.
Cher journal,
Tu vois la page, là, juste avant ? Absolument aucun être vivant ne se rappelle à quel moment ni dans quelles circonstances elle a été écrite. C’est fou, hein ? Voilà.
Mathilde, 13 ans, pute.
Cher journal,
Hier je me suis fait plein de nouveaux copains, j’ai vu du pays, ma vie de musicienne bohème m’a aspirée dans un tourbillon de rencontres… (Ici, un anonyme a dessiné des tas de petits bonhommes se tenant par la main au crayon papier, avec la légende : <-Tourbillon de rencontre)…un déluge de voix s’élevant dans l’écrasant silence de la pauvre vie que je menais avant le départ pour le Portugal, ce beau pays où l’expression «A poil les putes » prend enfin tout son sens (hahaha).
Extraits du tourbillon de rencontres et du déluge de voix amicales de hier :
- « This is the American boy, American boooy » (Déluge de voix en harmonie chanté dans le TGV par 4 gracieuses adolescentes prépubères et ce durant 1h30).
- « Jé peu prendre oune photo de toua ? » (Déluge de voix beaucoup trop amicales émises par une demi-douzaine de bouche munies d’appareils dentaires à l’attention de Duracel pendant le set d’Irun).
- « Irun, zona non nuclear » (panneau à l’entrée d’une la charmante bourgade espagnole).
- « Dieu que c’est laid » (Pensée standard d’un spectateur lambda assistant au spectacle à côté de nous, à base de gens en joggings déplaçant majestueusement des escabeaux. On est partis quand ils ont sorti les chandeliers).
Après Irun, on a enchaîné sur 12h de train des plus sympathiques. J’aimerais bien raconter tout ce qui s’est passé mais ça reste flou (cf page de Camille, écrite à ce moment là) donc disons que je laisse la question en attente en espérant trouver des témoignages éclairants sur ce sujet.
Dimanche 25.10.09
Cher journal,
Moi et les putes de bandhoulles, on est arrivés ce matin dans une ville portugaise où on va rester 2 jours, mais je ne sais toujours pas écrire son nom (Coimbra, Combria ? Gnn…). Si ça t’intéresse, tu fais pas chier, tu vas sur Google comme tout le monde et tu tapes :
“3 ème ville étudiante de France“ + “mais pas de bars“ + “mais pas d’étudiants dehors“ + “mais dans la rue ça sent même pas le vomi“ + “on nous prend vraiment pour des huîtres“ + “le bandhoulle tour c‘est carrément trop mal organisé cette année“ + “Eskro, arrete immédiatement de me taper avec cette chaussure et va me faire un sandwich“ + je sais toujours pas écrire le mot arrette correctement, je sais par contre que Rom va lire cette ligne et faire son geek de l’orthographe. Qu’il soit simplement conscient que dès la première remarque de ce genre, j’arrache ses ridicules tétons roses fluo et je les monte en boucle d’oreilles“ + “si vous n’avez toujours pas vu les tétons roses fluo de Rom/Doug, il est encore temps, ne manquez pas cette expérience sensorielle des plus psychédéliques“ |
Bref, ce matin, pause café-clope-caca au café du coin, agrémentée de « super-bock » (bière du terroir pas chère et riche en saveur). Set improvisé rapportant une tournée de super-bock supplémentaire (merci, monsieur le moustachu à lunettes).
Ce midi le resto était tellement bucolique (grande tablée, bassins et colonnades) qu’on se serait crus à un mariage portugesh. On avait Kof dans le rôle de l’oncle boute-en-train jouant à construire des pyramides de bouteilles et à shooter dedans gratuitement ensuite, Broco dans celui du cousin lover cherchant à profiter de l’occasion pour choper de la demoiselle d’honneur (observation basée sur la vision du dit Broco alangui sur une colonnade, poils au vent dans son seyant petit veston de flanelle, une trompette dans une main et un verre de vin dans l’autre, air pénétré de l’artiste incompris perdu dans les limbes éthérées d’un ciel sans nuages). Par vois de conséquence, je suppose que c’est Keya qui faisait la demoiselle d’honneur. Le Roi a arrosé la tablée de vin, un vote collectif a demandé à Flabite de noyer Comi dans le bassin d’eau javellisée, mais Flabite est une fiotte. La bonne nouvelle, c’est que Scrot et Perrine en eu bu (de la javel, merci Manix), et que donc elles ont désormais un intestin plus blanc que blanc. En ces temps troublés d’épidémie apocalyptique, l’hygiène interne, c’est toujours un plus sur un CV.
INTERVENTION D’ESKRO : Il faudrait que je parle des mouches-putes qui l’irritent au plus haut point, le malheureux. C’est fait. Toutes des salopes.
INTERVENTION DE BROCO : Sauf Maman ! Même pour les mouches.
Cette aprèm : set en bord d’eau (gamins faisant du bateau à moteur, pont vert si joli, solos dégueulasses de Manix, packs de super-bock, cernes, bâillements, et tout un tas de choses toutes plus charmantes les unes que les autres qui firent de ce set un épatant moment de partage et d’amitié).
Arrivée à l’hôtel, Ô quelle charmante surprise, mon journal ! Je suis dans une chambre de filles, trop chouette ! De vrais instants glamour en perspective !
INTERVENTION DE KOF : Si on met une cigarette dans chaque narine, ça marche.
Bref, on a déjà échangé nos mascaras et j’espère bien que demain, on aura le temps de se faire une petite pédicure en écoutant Maria Carey. En plus, j’ai découvert que les chiottes-près-de-la-salle-de-SVT sont aussi le nid d’amour de Kévin avec cette pute de Johanna, et du coup je me demande si il me respecte vraiment, j’aimerais avoir l’avis de toutes mes copines. Je te tiens au courant, mon journal.
Gros Bisous, Mathilde.
Pfiou cher journal,
Je suis fort à la masse. J’en suis encore à dimanche soir, alors qu’en vrai on est jeudi matin.
Bref, je suis à la bourre. Dimanche soir, balade dans Coimbra, ville certes étudiante mais aussi totalement déserte. On apprendra ensuite qu’en fait, il y a bien un festival en ce moment, mais pas en centre-ville, et qu’il coute 12€. Les étudiants restant, eux, étaient en train de repasser leur mignonne petite cape de sorcier devant Questions pour un champion en attendant d’aller “punir les freshmen“ après minuit. “On“ (Eskro) a négocié un open vin à 9€, mais ça restait relativement radioactif, comme boisson (je soupçonne fortement le souvenir de ce vin d’être à l’origine de mes rêves de placenta). Heureusement, lesglobe-crottes ont entrepris de se cracher dessus et la soirée est devenue bon-enfant et disco. Tout est bien qui finit bien.
Cela dit, ça ne s’est pas finit là pour tout le monde, quelques bandhoulles ont essayé de trouver les tentes du festival et apparemment ça a été un chouia compliqué. J’ai pas tout compris à leurs histoires de raccourcis et de rallongis, mais j’ai compris que GB s’était perdue et avait escaladé des murs et ça, c’est toujours rigolo.
Au final, une dernière super-bock pour tout le monde au café de la Piazza Republica et hop, au dodo.
Lundi 26.10.09
Cher journal,
Quelle belle journée s’annonce ! Le soleil est de la partie, les mouches se pètent dessus avec délectation, Gros n’a loupé aucun évier hier au moment de vomir son plasma-vin, ce qui pour une raison assez obscure me semble être un bon présage.
Aujourd’hui, on a fait des choses et j’ai la flemme de faire des phrases. Donc démerde toi tout seul, voici quelques mots concernant lundi, joue avec moi et assemble les ensemble avec goût, tu verras ce sera rigolo comme tout.
Joue à écrire le résumé de Lundi :
CHOSES | ACTIONS | COMMENTAIRES |
Université jolie | Jouer morceaux musique | Super |
Enterrement dans université | Être bizarre | Oui |
Marches église | Boire super-bocks | Chouette |
Manche dans la rue | Jouer 14 fois « Madame Oscar » | Top |
Marien | Péter un plomb (Cf. ci-dessus) | Non alors, non. |
INTERVENTION COLLECTIVE : 29.10.09, 12:33. Le temps est plutôt dégagé, pression de 1.015MPa, Humidité 13%, Légère brise nonobstant quelques nuages qui paressent dans le ciel.
INTERVENTION DE BROCO : Il trouve que son sandwich au fromage le rend agile et preste (personnellement, je trouve qu’il le rend surtout fat. Il prend du menton à vue d’œil).
Bon, je reprends.
CHOSES | ACTIONS | COMMENTAIRE |
2 portugaises, Jul’ et Sabrina | Offrir du porto | Ouais |
2 portugaises | Nous suivre dans un parc | OK |
2 portugaises | Vraisemblablement vouloir choper quelqu’un | Mais qui, qui ?! |
Eskro | Vraisemblablement vouloir choper portugaises | ECHEC. |
Parc, alcool, glande, urine depuis parapet, photographes gothiques (Anna et Pedro) inspirés par les bandhoulles | Assembler tous ces éléments en une partouze musicale au vin rouge | Oh oui. |
RU portugais conseillé par Julienne et Sabrina | Manger | Important pour survivre |
Café du début, soit disant que c’est la fête du slip dedans le soir alors que pas du tout | Jouer deux fois de suite toutes les chansons puis faire des pouets sans aucune cohérence à l’aide de 3 ou 4 instrus à géométrie variable et ce durant plusieurs heures | Sais plus trop, mais ouf à priori |
Ambiance du café | Devenir Pump It Up grace à ZBB | Ouais ouais gros |
Etudiants | Hystériques, lançant des culottes, arrachant torridement leurs petites capes Harry Potter/Dark Vador/Cryptogay | Tocards |
Portugaise brune avec beaucoup trop d’énergie | Faire du bouche-à-bouche à Kouskous | Hot |
Super-bock | Couler à flot aux frais du patron | So hot |
Pauline et le Roi | Être partis on ne sait où | Sûrement hot mais on veut pas le savoir (vraiment) |
Trompette de Manix | Décédée | Pas hot |
Voilà.
Mardi 27.10.09
Cher journal,
Aujourd’hui, on part tremper nos mycoses aux orteils dans les eaux tropicales de Porto. Je suis si heureuse, cher journal, j’en ai la culotte qui palpite. Je vais enfin rencontrer des surfeurs décolorés au brushing de rêve, peut-être que l’un d’entre eux voudra se marier avec moi et que je passerais de longues années paisibles à lui passer de la crème solaire en sirotant de la pina colada. Peut-être pas. En attendant, on va passer la moitié de la journée dans le train, et je réalise que je ne t’ai même pas encore présenté tous mes copains. C’est parti, youpi, yaaha, hariba, Gloubi Boulga. En face de moi :
- Paddy , la gueule-de-bois-pute. Bave actuellement sur un siège TGV en rêvant de toilettes plus moelleuses.
- Soutif , la pute-pute. A fait goûter son vin à toute la bandhoulle hier soir, tout en ayant pleinement conscience d’être en train de couver la grippe. Qu’il brûle en enfer, ce chien.
- Frakan , la far-too-busy-being-delicious-pute.
- Manix , la nazi-pute. Casquette de Bender + Manix concentré soufflant dans son clairon = Mon dieu, je le reconnais, cet homme a exécuté ma famille en 43.
- Junior , la Gandalf-pute.
- Roméo , l’organisator-pute. Court depuis 5 jours après les bandhoulles, inlassablement attablés devant une super-bock au bar le plus proche.
- Fricadelle , Encore un escroc-pute. Détourne les fonds de la fanfare et s’imagine que personne ne s’en rend compte. C’est ça, ouais. Elles sortent d’où tes Nike ? Putain ça me tue, ça. (J’ai la rage, gros).
- Keya , J’ai-peur-des-lits-superposés-pute. Trop la tehon, mon journal.
- Broco , Péto-pute. Se la pète vraiment trop.
- Fabi , Péto-Pute Maximilien Junior II fils. Pète vraiment trop (haha).
- Percy , banane-pute. Porte un T-shirt avec une banane depuis maintenant 4 jours.
- Pauline , décalcobanane-pute. Est collée à un T-shirt avec une banane depuis maintenant 4 jours.
- GB , banane-pute aussi. Est vraiment trop une banane. Hahahahahaha.
- VR , observo-pute. A découvert que ces salauds de portugais avaient tout pompé sur notre langue. C’est scandaleux.
- Kof , brioche-pute. Sous ses abords rustres et bougons, possède un cœur en pain d’épice brioché et périmé (mais si).
- Marien , vite-fait-fat-pute. Prends-toi ça dans ta gueule, enflure.
- Perrine , pute oscarisée (a reçu le prix de la meilleure pute des mains d’Oscar Sisto au festival CERAM 2009. True Story.)
- Gros , Poli-pute. Essaie d’être poli avec moi mais je ne sais plus pourquoi. Bouche des éviers.
- Grippe A , rescapé-pute. Si on avait moins eu la flemme de suivre les portugais, aurait eu la tête plongée dans le fleuve comme les autres freshmen à Coimbra. Mais n’est toujours pas au courant, je crois.
- Duracel , ringard-pute. N’a pas la télé chez lui, et donc n’a absolument pas vu les derniers épisodes de Dawson et Coup de foudre au lycée Jean-Michel, ce looser. Devrait avoir honte de lui, mon journal.
- Dedu , parti-pute. Est rentré chez lui et c’est moche.
- Marty , pas-funky-pute (définition se suffisant à elle-même et donc, n’ayant pas évolué depuis l’an dernier).
- Crevette , victime-pute. Est une crevette et transporte pourtant un souba h/24.
- Cloé , surprise-pute. A décidé de venir avant-hier et paf, est là.
- Prep’s , pas-surprise-pute. Avait prévenue qu’elle venait mais oubliée quand même.
- Eskro , détesté-pute. Par Prep’s pour les raisons précédemment citées. Sûrement aussi par Marien qui n’aime personne.
- Tintin , portugesh-pute. Parle un peu le portugais, est bien le seul. Nous insulte donc probablement un peu dans notre dos avec les autochtones.
- Couscous , boum-boum-pute. Fait boum sur sa grosse caisse, le cœur des portugaises de Coimbra fait boum.
- Bender , casquette-pute. Fournit la bandhoulle en casquettes fascistes. Because bad boy look ize for pussies.
- Milou , touristo-pute. Possède un caméscope. Et un sac-banane. Et un short.
Pfiou, voilà cher journal. Tu connais tous mes copains. Arrivés à Porto, on a fait une manche vraiment stylée dans une rue piétonne, mangé un Mc Do nettement moins stylé vu que Broco y a perdu sa trompette, bu des super-bocks sur un trottoir en attendant de prendre une décision. On a finalement décidé de rentrer à l’hôtel griller des marshmallows sur la plage en gratouillant C’est un fameux trois mats sur une guitare et en buvant du passoa.
Bon finalement, on a fait moins scout, mais on s’est adaptés. On avait pas de plage, on a pris des gros cailloux parsemés de sacs Auchan en lambeaux à la place. Ca sentait pas le chamallow grillé, heureusement on avait la sortie d’égouts pour nous occuper les narines. Pas de passoa non plus et là j’étais vraiment dégoutée mon journal, parce que je voulais lancer un action ou vérité à boire pour essayer de choper Brian (Kévin est parti aux Bahamas avec cette salope de Johanna, il faut que je refasse ma vie).
C’est vraiment trop injuste.
Mathilde, 13ans ¾, pute.
Mercredi 28.10.09
Cher journal,
Aujourd’hui on a commencé par looser un peu à Porto (moins que Paddy, Marty et Bender qui loosaient sous une couette)(pas forcément la même). On a commencé par prendre un tramway du néolithique, que Gang-Bang aurait sûrement qualifié de « trop cool, le tramway du bonheur » et que Marty aurait sûrement gratifié d’un « Putain, on se traîne », tout dépend du point de vue. Comme la plupart du temps les points de vue de Camille me donnent une envie soudaine et inexpliquée d’aller manger une glace au Nutella dans un concert de Gérard Gentil, je choisirais par défaut la seconde solution pour d’évidentes raisons de santé.
Après le tramway, on a tenté des sets à divers endroits, avec un succès mitigé (=complète absence de public MAIS cadre enchanteresse). En passant, dès que j’ai finis Centrale, je m’installe au consulat de Colombie au Portugal et j’y passe une retraite paisible (très joli).
Après-midi libre pour visiter (=traquer les dégustations libres de porto), pour ceux, évidemment, qui n’avaient pas fait confiance à Manix et Frakan pour s’orienter (mais pourquoi, POURQUOI ?!). En passant, non pas que ça ait une quelconque importance, mais Porto, c’est vraiment magnifique. Tout en dénivelé autour du fleuve, ponts gigantesques entre les 2 rives, murs de toutes les couleurs, carreaux de salle de bain un peu partout, bâtiments médiévaux gothiques incompréhensibles dont l’existence constitue un total dysfonctionnement du continuum spatio-temporel. Bon, par contre, certains quartiers ont l’air vraiment pauvre, notamment tous ceux qui se trouvent sous le tramway/métro qui surplombe le fleuve.
Le soir resto classieux pas payé par la fanfare (tous des salauds) après une manche des plus sympas dans la rue piétonne. On retourne sur les lieux de l’échec cuisant du matin, et cette fois on a de la chance : on tombe sur un bar dont la salle du bas (une cave/grotte/crypte hantée mais là je m’enflamme peut-être un peu) nous est réservée. On en tire une soirée méchamment stylée à base de set sous-terrain à l’acoustique psychédélique, de tournées de bière apparaissant spontanément et miraculeusement, de maracasPastis 51, de mannequins en plastique, de serveurs ovationnées par une armée de groupies à chaque nouvelle assiette de cacahuètes, de caïpirinhas pilepoil à la bonne température et de gens se jetant de la bière à la gueule.
Pour tout dire, j’ai même apprécié quand on a attendu pendant une grosse heure un bus qui n’est jamais venu, qu’on a fini par marcher le même temps jusqu’à l’auberge et par se réveiller le lendemain avec 4h de sommeil dans les dents et une foudroyante gueule de bois. Parce que la route longeait l’eau, que la vue était superbe, qu’on a croisé 2 giga-torchos de mecs en capes ce qui est toujours extrêmement divertissant, que les ponts résonnaient et, surtout, parce que j’étais encore parfaitement et merveilleusement bourrée.
A demain, mon journal,
Love from Porto,
Mathilde, 12 ans et 1 semaine, pute.
Jeudi 29.10.09
Cher journal,
Jeudi, donc, le BiT suit son cours. Fascinantes conversations dans un train (globalement composées de diverses associations des mots super bock, putrash et obligado), et surtout le fascinant cas Frakan, dont le coefficient de pas-de-bol explose tous les standards connus. Ca commence pépère par un petit : Bon mon père est à Lisbonne cette semaine donc demain, on soigne le set, popopop, je compte sur vous. Du sérieux, de la classe (A la bandhoulle, en mode manager). Ca continue tranquille par un petitABRIGAAATO, ABRIGAAAATO SALOOOOPE (A la blonde en face, mode je-pisse-par-la-porte-ouverte-du-train, une petite douzaine de bouteilles de Porto plus tard). On enchaîne à la cool sur une petite sieste à deux (Frakan + bouteille vide, tendrement enlacés sur nos sacs en arrière plan d’un set par ailleurs grandiose et rentable dans les rues de Lisbonne). Et enfin, le réveil fracassant Salut-fiston-je-passais-par-là-tu-sens-l’alcool-va-te-coucher, un bon moyen de commencer sa gueule de bois de milieu d’aprèm avec tonus et vitalité. Pour des fins de cuites qui chantonnent, adoptez la méthode Frakan.
Le set en lui-même, à part avoir rapporté plein de thunes, était agrémenté de splendides chorégraphies étudiantes et d’un long bœuf final. A part ça, quartier libre-échec (pas moyen de se mettre d’accord sur un resto, sauf un machin pittoresque dans ce qui ressemblait à une arrière-cuisine, dans une ruelle sombre. On a laissé tomber parce que :
- C’était fermé le soir et que
- On avait peur de finir découpés et cuisinés en tourtes).
Eskro a rencontré son maître, un type charmant et bien élevé qui cachait dans sa Citroën pourrie des montres à gousset et saxophones en or, le tout pour 2€50 + un ticket resto.
Retour à UNREAL, Youth Hotel, auberge dont en louait un étage, en gros. Rideaux de douche transparents, chambres mixtes, bref un appel au sexe, chère saloperie de journal. Foutredieu, qu’est-ce qu’on s’est mis, ajouterais-je. On avait même un balcon commun (=le lit de Gros, Tintin et Percy. Quand on a parcouru le monde des mois durant, on aime les conditions extrêmes. Trop viril, mon journal. Je crois qu’à partir d’aujourd’hui, il y aura un poster de Globe Note au dessus de mon lit, à côté de celui de Bender skatant nu).
On est ressorti le soir pour marcher durant des heures visiter le quartier des bars, qui valait le détour (rues blindées de gens et shooters à 1€).
Voilà. Fin de le jeudi.
Vendredi 30.10.09
Cher journal,
Ce matin on a fait un set (à 420€) dans la même rue piétonne que la veille. Le truc c’est qu’après ça, c’était quartier libre jusqu’au soir (set+resto+set dans le quartier des bars) donc je vais avoir du mal à trouver une constante à toute la bandhoulle. En fait, la seule variable commune à tout le monde serait le taux d’alcoolémie, passé de 1 à 9 sur l’échelle de Gang-Bang en quelques heures à peine.
INTERVENTION DE GANG-BANG : Tiens, ça fait longtemps que j’ai les mêmes chaussettes.
A part ça, j’ai aussi passé la journée à harceler Bender (un bon hobbie), vu un chien-lion obèse et lu « L’indiscipline a commencé avec la musique » sur le carrelage du métro.
Sans blague.
Mathilde, gueule-de-bois
Cher journal,
Tu m’as tellement déçue. Je pensais que ce qu’on avait, c’était précieux, unique, que je pouvais t’ouvrir mon âme palpitante en toute sérénité. Mais non, il a fallu que tu laisses tous ces usurpateurs saccager la relation qu’on avait bâtie, toi et moi. Maintenant, tout le monde sait que j’ai essayé de violer Brian à l’aide d’une bouteille de passoa. C’est arrivé à Kévin, qui a décidé de faire un bébé à cette putrash de Johanna. Ils ont acheté une villa à Acapulco, 2 bergers allemands et pendant ce temps, je zone à 7h du mat à la gare d’Hendaye.
Je te HAIS.
Mathilde
Samedi 31.10.09
INTERVENTION DE FRICADEL : (J’arrive pas à tout relire donc je remplacerai tous les mots que je ne comprends pas par un nom de maladie vénérienne. Désolée, Frica).
Ici Frical, j’écris dans le train d’où la mauvaise écriture, désolée. Sinon, le CHANCRE MOU parle. Je vais essayer d’écrire bien, parce que GB râle. Mais merde, c’est le train, c’est pas facile. Je vais essayer de faire mieux. Il est 10h30, cela fait 4h30 que nous sommes partis. Tout le monde commence à avoir bu (moi y compris). Je disais donc (maintenant qu’on est à un arrêt) que la soirée se passe plutôt bien. Tout le monde a bu (ça s’entend au bruit) (d’ailleurs on vient de repartir) (et ouais, j’écris mal) (NDLR : c’est totalement vrai). Bref, essayons de faire court (c’est pas parce que mon papa est médecin que c’est illisible) (enfin si, quand même). Sinon je disais, on est au retour, je suis content, c’est fini, on va enfin finir de m’engueuler pour GONORRHEE dont je ne suis pas responsable.
Paf, on est arrêtés. Je pense que je vais m’arrêter là (poussé, certes) car le mouvement et mon alcoolémie m’empêchent d’écrire. En tout cas, cher journal, je suis heureux d’avoir fait ta connaissance.
Fricadel (le piqueur de fards)
Saloperie de journal,
On se barre de là, aujourd’hui. Le voyage en train était conforme en tous points aux prévisions de Gang-Bang :
- Mettre sa tête par la fenêtre jusqu’à avoir des larmes sur les joues qui viennent des yeux de ton voisin
- Pas vu, mais sûrement
- Gagner au killer
- Pas encore, mais déjà 15 morts
- Emmerder Manix
- Ne pas coucher avec Manix l’emmerde déjà suffisamment (valables pour facile 21 personnes ici, et les autres c’est uniquement à cause des rumeurs de syphilis qui circulent sur leur compte).
- Ecrire & Lire
- C’est pour les loosers
- Chanter & Jouer de la trompette
- Oui
- Fumer après avoir fermé le rideau
- Oui, dans le wagon-partouze (polaroids de gens tous-à-poil-et-on-se-caresse dispos pour pas cher auprès de Percy-déjà-8-jours-de-T-shirt-banane)
- Boire du vin
- Cf. rubrique Fumer et fermer le rideau.
- Manger des petits Milk Biscuits
- Pas possible, ils ont mystérieusement disparu dans les 5 minutes qui ont suivi cette phrase
- Se déshabiller
- Cf. rubrique Boire du vin
- Parler à des khqdlkqj (NDLR : j’arrive pas à lire) qui vont voir Prep’s pour faire des Sciences Po (NDLR : ???)
- On a pas réussi à parler à Pierre, mais le déshabiller, c’est fait.
- Regarder Perrine passer et faire des grimaces
- C’est toujours un plaisir
- Ecouter de la musique qui donne envie de rouler la tête au vent dans le désert
- Problématique, Cf. rubrique Chanter + trompette
- Boire de la super bock
- Please.
- Faire des PRINCIPES ELEM Youhouuuu
- HAHAHA loosers de G2s
- Et voilà
- En effet.
A l’année prochaine, saloperie de journal, on s’appelle on se fait une super bock…
Mathilde, 21ans, dans le TGV.
ULTIME INTERVENTION DE GB :
Cher gentil journal de Mathilde
Tout d’abord, il ne faut pas se laisser faire comme ça. Quand on a une relation si proche, si charmante et romantique, on ne se laisse pas insulter !! Surtout quand on a été forcé de boire de l’eau, jeté et abandonné au milieu de bandhoulles qui pourtant ne buvaient pas que de l’eau.
Peut-être que Marthilde t’en veut parce que Si je te casse les dents, t’es moche et comme être moche, c’est abandonner toute superficialité et parler avec le cœur et ben elle a trouvé le moyen de s’envoyer une super bock dans les dents. Pour être moche. Même si ça se voit pas, presque pas. D’ailleurs, étant donné qu’elle n’était pas capable de voir son reflet dans la glace ni de se rappeler de ce bout de soirée, on a là une preuve que ce n’est pas visible. Exactement !
Sinon voici quelques autres péripéties de ce splendide voyage :
- Un compartiment « Si tu rentre c’est tout nu »
- Un compartiment vomissage, gelage, dormage de kouskous
- Un peu de vomi de Flabite sur chaque fenêtre du wagon
- Des scènes câlins de Manix
- Et puis plein de trucs, très faciles à imaginer
GB, 22ans, 14 ans d’âge mental
J’ai oublié :
« Moi j’aime pas l’eau,
J’préfère le porto, Obligado
Moi j’aime pas l’eau, j’préfère le porto
Obligado.
Moi j’aime pas l’eau, j’préfère le porto
Obligado.
Etc. »
(A chanter très fort dans Lisbonne)
(NDLR : Intervention se terminant sur une, je cite, Fleur du bonheur).